Seif Kousmate, lauréat du prix des premières rencontres Photo de Tanger

Yamna Mostefa, présidente du jury des rencontres Face à la mer est ravie de vous annoncer que Seif Kousmate est le photographe lauréat de cette première édition avec son travail sur la jeunesse rwandaise, 25 ans après le génocide. Au-delà de sa série, le jury a également tenu compte de sa démarche professionnelle et de son engagement.

Yamna Mostefa, présidente du jury et Seif Kousmate, lauréat du prix Face à la mer le samedi 4 mai à la cinémathèque de Tanger.

Seif Kousmate est un photojournaliste autodidacte spécialisé dans les questions sociales, né en 1988 à Essaouira, Maroc. A 17 ans, il s’installe en France, étudie l’ingénierie et commence à travailler dans ce secteur après avoir obtenu son diplôme de master. Quelques années plus tard, il a décidé de quitter son poste et de voyager en Asie du Sud-Est, au Japon et au Canada. Il a ouvert un blog itinérant de photographie, partageant ses histoires et rapportant son voyage. C’est ainsi que Seif s’est lancé dans le domaine et a pris la décision de se bâtir une carrière de photographe professionnel. Il a suivi le programme  » Seeing through Photographs  » offert par le MoMA de New York. Fin 2016, Seif est retourné dans son pays natal et a travaillé avec une société de production locale sur un reportage sur la vie hivernale dans un village isolé de l’Atlas. En 2017, Seif a vécu plusieurs semaines dans les montagnes du Gourougou afin de rendre compte des migrants subsahariens en attente de franchir la frontière avec l’Europe. En mars 2018, il a commencé à travailler sur l’esclavage traditionnel en Mauritanie où il a été arrêté et expulsé par les autorités pour avoir travaillé sur une question taboue et censurée.
Pour lui, le photojournalisme est sa contribution à changer le monde qui l’entoure et à développer les mentalités.

Extrait de la série de portraits de jeunes rwandais. Ils sont enfants d’exilés, enfants de génocidaires, enfants de rescapés, jeunes nés suite aux violes et porteurs du VIH, ou encore orphelins du génocide, ils cohabitent dans le Rwanda d’aujourd’hui malgré leurs histoires personnelles.

Série présentée : La jeunesse rwandaise, 25 ans après le génocide.

25 ans après le dernier génocide du XXème siècle, le Rwanda commence à rayonner à l’échelle africaine et internationale. Le pardon et la reconciliation sont les bases de ce développement. Un énorme travail d’accompagnement a été réalisé auprès de la population pour aller au-delà des traumatismes des événements de 1994 et cohabiter ensemble dans le Rwanda d’aujourd’hui.
La jeunesse du pays fait aussi partie des chantiers prioritaires, car 60% de la population a moins de 25ans. Ils sont enfants d’exilés, enfants de génocidaires, enfants de rescapés, jeunes nés suite aux violes et porteurs du VIH, ou encore orphelins du génocide, ils cohabitent malgré leur histoires personnelles. En plus de cet héritage lourd qu’il portent sur les épaules, ils doivent trouver des solutions face au chômage, la pauvreté, et les études trop cher… Après avoir passé plus de deux mois auprès de la jeunesse Rwandaise, je vous livre le portrait d’une jeunesse optimiste sur son avenir, consciente de l’effort qu’elle doit fournir pour le développement du pays, mais n’assume pas souvent son passé, malgré les efforts
du gouvernement pour l’unité.

Un groupe de jeune dans un centre de formation Itoréro à Kigali. Kigali-Rwanda. Chaque année le gouvernement rwandais organise un stage sur plusieurs jours pour tous les jeunes à la fin du lycée pour apprendre les valeurs de la nation, l’histoire du pays, les valeurs de l’unité, et le rôle important que les jeunes doivent jouer pour contribuer à leur communauté et au développement du pays.
Des jeunes filles dans l’arrière cours du centre de jeunes Rafiki à Nyamirambo pendant un concours annuel de danse traditionnelle. Kigali-Rwanda. La danse traditionnelle est très populaire chez les jeunes, les éducateurs l’utilisent pour travailler l’unité et créer la cohésion chez la jeune génération.

Le jury était présidé par Yamna Mostefa et composé de 15 membres :

  • Valentin Bardawil, Photo Doc.
  • Dimitri Beck, Polka
  • Amandine Besacier, commissaire d’exposition
  • Nataly Bideau, GEO France
  • Lorelei Buser Suero, festival de photographie international In Cadaques
  • Carine Dolek, festival Circulation(s)
  • Charlotte Floussaud, Photo Doc.
  • Clarisse Denarnaud, librairie galerie les Insolites
  • Kalel Koven, In Frame
  • Marie Moignard, Diptyk magazine
  • Yamna Mostefa, Rencontres photo de Tanger
  • Valérie Pailler, CFPJ
  • Tess Raimbeau, Libération
  • Elsa Seignol, Editions Revers
  • Lorenzo Virgili, Hans Lucas
Les membres du jury à l’issue des délibérations à la cinémathèque de Tanger.

L’annonce du prix des rencontres a faite le samedi 4 mai à la cinémathèque RIF de Tanger. La dotation du Prix des Rencontres photographiques professionnelles méditerranéennes “Face à la mer” inclut notamment :

A la vue de la qualité des parcours et séries présentées, les membres du jury ont décidé d’attribuer des mentions spéciales à M’hammed kilito, Youcef Krache, Fethi Sahraoui, Yoriyas ainsi qu’au Collective 220.

Marie Moignard de Diptyk magazine en lecture de folio.